La prolongation de l'arrêt maladie - Tout ce que vous devez savoir

Place de l’arrêt de travail dans le trouble anxiodépressif et la dépression

Comprendre

  • L’arrêt de travail est une prescription de soins qui concourt à l’objectif thérapeutique.
  • Déterminer le lien avec l’activité professionnelle, protecteur ou aggravant.
  • Repérer les signes de gravité.
  • Créer une alliance thérapeutique avec le patient.

Prescrire

  • Arrêt de travail si nécessaire, de préférence de 1 à 2 semaines.
  • Antidépresseur si besoin, pendant 6 mois minimum à compter de l’amélioration.
  • Anxiolytique si besoin, sur une durée la plus courte possible.

Optimiser

  • Mesures d’hygiène de vie en complément.
  • Séances d’accompagnement psychologique, remboursées pour les troubles d’intensité légère à modérée.
  • Réévaluer rapidement et régulièrement.

Accompagner

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Évaluer l’opportunité de l’arrêt de travail

L’arrêt de travail est une prescription de soins qui concourt à l’objectif thérapeutique. Il permet au patient de mieux gérer ses difficultés ou situations de stress et de préparer sa reprise de travail. Cependant, sa prolongation excessive peut aggraver l’anxiété du patient face aux difficultés, favoriser l’apparition de troubles psychiatriques plus spécifiques et entraîner sa désocialisation.

Il faudra apprécier si le contexte de travail est un facteur aggravant ou apaisant.

Dans le cas où le travail est un facteur protecteur, le maintien en emploi peut être thérapeutique. Dans le cas de difficultés dans le cadre professionnel, l’arrêt de travail a plusieurs fonctions :

  • prendre du recul sur la situation ,
  • préparer la suite ,
  • reconstituer ses ressources physiques et psychiques.

Arrêt de travail et trajectoire professionnelle

Parmi les salariés du secteur privé ayant été arrêtés plus d’un mois dans l’année pour maladie, 15 % des femmes et 11 % des hommes sont au chômage ou inactifs l’année suivante (contre, respectivement, 7 % et 4 % des salariés qui n’ont pas eu d’arrêt maladie). Ce constat témoigne d’un effet pénalisant des arrêts maladie sur les trajectoires professionnelles. Cet effet est d’autant plus marqué que la période passée en arrêt maladie est longue (source : Les arrêts maladies de longue durée pénalisent les trajectoires professionnelles, Drees octobre 2015).

En 2022, la pathologie qui mobilise le plus grand nombre de journées d’arrêt de travail est le syndrome dépressif, les troubles anxiodépressifs mineurs arrivant en 4e position. Ces 2 pathologies représentent :

  • 20,5 % des arrêts prescrits ,
  • 38 millions de journées d’arrêt de travail ,
  • 1,4 milliard d’euros.

(Source : Caisse nationale de l’Assurance Maladie)

Si besoin, arrêt court et réévaluation rapide et régulière

L’arrêt de travail n’est pas systématique, il dépend de la sévérité des symptômes et du lien avec le travail.

2 options peuvent être envisagées pour la prescription de l’arrêt :

  • un arrêt court de 1 à 2 semaines avec réévaluation programmée entre 3 et 7 jours (permet de réévaluer les critères de gravité). Ne pas hésiter à rassurer le patient qui présenterait une angoisse les jours précédant la reprise d’activité sur la possibilité de prolonger l’arrêt de travail ,
  • ou un arrêt de 1 mois d’emblée avec réévaluations hebdomadaires au cours de l’arrêt.

Préparer le retour à l’emploi

L’arrêt de travail présente des effets secondaires : l’isolement d’abord, puis le risque de chronicisation et de désinsertion professionnelle lorsque l’arrêt se répète ou se prolonge. Il est conseillé de définir dès le début, un objectif partagé avec le patient de retour à l’emploi.

Pour prévenir ce risque, plusieurs solutions peuvent être mises en place :

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